Les soins kangourou: Pourquoi est-ce efficace?

Editor’s note: This article first appeared in English in Midwifery Today, Issue 44, Winter 1997.
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La note du rédacteur: Originallement publié dans Midwifery Today No. 44, hiver 1997.

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Au début des années 80, la mortalité des bébés de Bogota avoisinait les 70%.

Les bébés mouraient d’infection ou de problèmes respiratoires, aussi bien que du manque d’attention des parents. Les soins kangourou sont donc nés de la nécessité: les enfants prématurés sont confiés à leur mères qui les tiennent 24h sur 24, dormant avec l’enfant niché sous leurs vêtements comme dans une poche de kangourou. Si un bébé a besoin d’oxygène il est sous un hood placé sur la poitrine de sa mère.

Les médecins qui conduisaient l’étude kangourou ont observé une brusque diminution de la mortalité. Les bébés n’ont pas seulement survécu mais se sont mis à aller très bien.

A Bogota il est courant qu’un enfant prématuré de 31 semaines rentre à la maison dans les 24 heures! Les critères pour ces bébés sont leur vivacité, qu’ils soient roses et qu’ils aient leur autonomie respiratoire, et qu’ils puissent téter. Leur poids est suivi avec attention et ils peuvent être gavés si besoin.

Le Dr Ludington a été parmi des plus actifs pour l’introduction des unités kangourou aux USA. Elle s’est impliquée dans de nombreux projets de recherche, et son travail a eu un impact positif sur les enfants prématurés et leurs parents.

Dans le petit nombre d’hôpitaux américains qui mettent en pratique la méthode kangourou, il y existe des protocoles qui incitent les mères et les pères à porter leur bébé deux ou trois heures par jour, peau à peau. Le bébé est nu à l’exception de sa couche, et le vêtement de son parent ou une couverture pliée en 4 lui couvre le dos. Le bébé est en position quasi verticale sur la poitrine de son parent.

Les bénéfices sont nombreux: Le bébé a un rythme du cœur plus stable (pas de bradycardies), un rythme respiratoire plus régulier (75% d’apnées en moins), une saturation en oxygène meilleure, des périodes de sommeil plus longues, pas de stress thermique, une prise de poids plus rapide, un développement cérébral plus rapide, une réduction des périodes d’agitation sans but, moins de pleurs, des périodes d’éveil plus longues, et une sortie d’hôpital plus rapide. Les bénéfices pour les parents sont nombreux également: Ils incluent une réparation du deuil d’avoir leur bébé en unité de soin intensif; les parents se sentent plus proches de leur bébé; ils forment un attachement plus précoce; ils ont plus confiance en eux pour les soins à leur bébé (ils peuvent faire mieux même que l’équipe de soin!). Ils acquièrent la certitude que le bébé est bien soigné et qu’ils contrôlent la situation (sans parler de la diminution des coûts). Pourquoi la méthode kangourou est-elle efficace? Pourquoi le Dr Ludington et ceux qui utilisent cette méthode de soins, obtiennent-ils des résultats si spectaculaires avec les bébés kangourou? Qu’est-ce qui arrive au bébé et à la mère pendant ce temps?

L’un des premiers bénéfices est que le maintien de la température corporelle dépend de la mère, ce qui demande moins de calories au bébé. Les mères modulent naturellement la température de leurs seins pour que l’enfant soit à la température optimale, celle à laquelle les bébés dorment le mieux, ont la meilleure saturation en oxygène, le moins de dépenses caloriques, etc.… La température des seins peut augmenter rapidement (jusqu’à 2 degrés en 2 minutes) et redescendre en température si le bébé se réchauffe.

Etre proche de sa mère aide le bébé à régulariser son rythme respiratoire et cardiaque. Ces bébés présentent moins d’épisodes de bradycardie et parfois n’en présentent aucun. Le rythme respiratoire des bébés kangourou est plus régulier, les apnées diminuent d’un facteur 4 et parfois disparaissent totalement. Si des épisodes d’apnée se présentent, ils durent moins longtemps.

Au cours des soins kangourou, la vitesse de croissance du bébé prématuré augmente. La raison en est la qualité du sommeil de l’enfant qui peut ainsi utiliser son énergie et ses calories pour sa croissance. Le Dr Ludington indique que les fœtus dorment 20 à 22 heures par jour au cours des 6 dernières semaines de grossesse. Dans une unité de soins de réanimation néonatale classique, les bébés dorment moins de deux heures d’un sommeil calme et profond. La plupart du temps ce sommeil s’installe pour de courtes périodes de 10 à 20 secondes. En soins kangourou le bébé se niche contre la poitrine de sa mère et s’endort profondément en quelques minutes. Ces bébés prennent rapidement du poids, bien plus que les bébés en soins classique, et il est intéressant de noter que bien souvent ces bébés ne perdent pas de poids par rapport à leur poids de naissance.

Les chercheurs ont montré ce qui caractérise la maturation cérébrale du préma au cours des soins kangourou: le diagramme du rythme respiratoire en fonction du rythme cardiaque chez le préma est chaotique: en effet l’enfant prématuré ne sait pas coordonner ces deux rythmes. Si donc la demande cardio-vasculaire augmente, comme lors des pleurs, le rythme cardiaque ne s’adapte pas. Autrement dit, le rythme respiratoire augmente lors des pleurs, mais le rythme cardiaque ne suit pas. Lorsque les prémas acquièrent de la maturité, ces rythmes se synchronisent, ce qui régularise le diagramme. Chez les bébés kangourou, les chercheurs ont montré que cette synchronisation se fait en quelques dizaines de minutes, ce qui paraît impossible puisque cette maturation demande plusieurs semaines chez les prémas en soins Classique. En étudiant les schémas des ondes cérébrales, les chercheurs ont mis en évidence un doublement des ondes alpha (les ondes du contentement et de la joie) chez les bébés kangourou. D’autre part ils ont montré l’apparition de brosses deltas chez ces enfants, qui sont la preuve de la formation de nouvelles synapses. Tenir son bébé contre soi peau à peau favorise donc la formation de nouvelles synapses et donc sa maturation cérébrale.

Imaginons les conséquences si tous les bébés à risque recevaient des soins «Kangourou»! Le docteur Ludington résume les soins kangourou: La séparation n’est pas biologiquement normale.

Aider nos patientes à choisir leur option en tenant compte des risques et des bénéfices est une part importante du «être avec la femme». Connaître suffisamment les soins kangourou pour aider les femmes à prendre leur décision avec une information valable fait partie intégrante de notre «boite à outils» de sage-femme. Tous les enfants bénéficient du contact peau à peau, de l’allaitement au sein. Mais certains bébés en ont plus besoin encore: Les prématurés, les bébés hypotoniques, ceux qui ont un retard de croissance intra-utérin, ceux qui ont du mal à prendre du poids. Les sages-femmes feraient bien de s’informer sur les bases des soins kangourou. Ajouter à leur bibliothèque le livre du Dr Ludington serait un premier pas dans ce sens. Encourager les parents, être un soutien positif est aussi très utile. Rappelez-vous que les soins kangourou, dans certains cas, ont sauvé la vie des bébés.

Références en anglais:

  • Ludington-Hoe, S.M., and S.K. Golant. 1993. Kangaroo Care: The Best You Can Do for Your Premature Infant. New York: Bantam Books.
  • Ludington-Hoe, S.M. 1997. Conference presentation, with mention of research in progress.
  • Ludington-Hoe, S.M. Kangaroo Care Bibliography. Current to March 1997.

Références en français:

  • Sanabria, Edgar Rey. «A l’autre bout du monde: accueillir le prématuré». Dans: Un enfant, prématurément. Les cahiers du nouveau-né no 6. Stock Paris 1983.
  • Odent M. «Prématurité et créativité». In: Un enfant, prématurément. Les cahiers du nouveau-né no 6. Stock Paris 1983.

Holly Richardson est accompagnante à la naissance, éducatrice périnatale, et sage-femme stagiaire. Elle est mère de sept enfants en vie et épouse d’un mari compréhensif. Elle se spécialise en issues inattendues.

About Author: Holly Richardson

Holly Richardson is a doula, childbirth educator and student midwife. She is the mother of seven living children and wife to one understanding husband. Her area of special interest is unexpected outcomes.

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